Le droit d'inventaire légitime ...
...La lettre ci-dessous, adressée le 29 mars 2000 à Monsieur le Recteur de la Réunion, parue dans le numéro 3 de «Gatir», bulletin du MRICR/MRLKR, et commentée dans « Témoignages » du 27 avril 2000 et la réponse du représentant du Recteur sont les rares preuves des conséquences de la non prise en compte de l’identité réunionnaise tout au long de la scolarité. Il est remarquable que l'argumentaire de la réponse du rectorat fut une justification diplomatique de l'étouffement des conclusions de l’évaluation explosive.
...De la même façon, la proposition faite par le MRICR/MRLKR à la commission académique de LCR de confier à des experts neutres une mission d' évaluation élargie à l'ensemble de la population scolarisée en maternelle et en primaire n'a recueilli ni l'accord de l'administration, ni le soutien actif des autres partenaires.
...Nous sommes en 2007. Les enfants scolarisés en 2000 en grande section de maternelle ont été soumis aux tests de niveau de sixième l'an dernier. Leur incompétence a de quoi interpeller l'observateur.
...Qui, parmi tous ceux qui sont habilités à le faire, aura le courage d'entreprendre une analyse sérieuse de la relation existant entre les conclusions de l'évaluation de 2000 et les tests préoccupants de 2005 et de se battre pour en vulgariser les conclusions, quelque remise en cause de la stratégie scolaire en vigueur qu'elles puissent impliquer?....... R T.
le 04 avril 2000
L’INSPECTEUR D’ACADEMIE
A
Monsieur Mickael CROCHET
Président du Mouvement pour le respect de l’identité culturelle réunionnaise
B.P. 22
97427 ETANG-SALE
Monsieur,
En réponse à votre lettre du 29 mars dernier dans laquelle vous me demandez de bien vouloir porter à votre connaissance ainsi qu’à celle des acteurs éducatifs des établissements concernés les éléments d’un travail diligenté à l’initiative de l’inspecteur de la circonscription de saint-Louis concernant les performances scolaires d’élèves de 3, 5 et 6 ans, je vous prie de bien vouloir noter les éléments suivants.
Je précise tout d’abord que la question évoquée dans ce document n’avait pas échappé, bien entendu, à mon attention.
Je note cependant qu’il s’agit, en l’espèce, d’un travail parcellaire qui ne concerne qu un nombre restreint d’enfants et qui ne saurait apporter des garanties scientifiques de recherche probantes si l’on veut bien se souvenir que l’Académie compte environ 120 000 élèves dans les écoles maternelles et élémentaires publiques.
Soucieux d’aborder cette réflexion dans le cadre d’un travail apportant toute garantie je ne manquerai pas, le moment venu, dès que j’aurai connaissance des résultats de ces travaux, de vous apporter les éléments d’information souhaités.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.
L’inspecteur d’Académie,
D. GILLY
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Tests de niveau en sixième (année 2005)
Monsieur le Recteur
Au mois d'octobre dernier, Monsieur l'Inspecteur de l'Education nationale de Saint Louis a bien voulu me recevoir, en présence de ses proches collaborateurs, pour me fournir quelques éléments d'information sur une enquête réalisée dans cette circonscription sur le public scolaire de 3, 5 et 6 ans.
Pour reprendre la terminologie adoptée par mes interlocuteurs, cette « évaluation » consistant en divers tests (topologie, identité, compréhension orale, psychomotricité…) a permis de dresser les premiers constats suivants :
Selon Monsieur l'Inspecteur, « les performances du petit Réunionnais à 3 ans sont tout à fait comparables à celles de son homologue métropolitain » et il souligne même qu'il a deux atouts par rapport à ce dernier : « un bon repérage dans le temps et une bonne psychomotricité ». Notant au passage une certaine « fragilité des enfants évalués », sans pouvoir toutefois en préciser la nature, mon interlocuteur précise que ces enfants ne sont pas « mutiques » et qu'ils «communiquent sans problème » avec les enseignants. Interrogé sur le point de savoir si l'enfant s'exprimait en français ou en créole, Monsieur l'Inspecteur a répondu « peu importe ! », ce qui a bien entendu soulevé une objection de ma part.
S'agissant de «l'évaluation » des enfants de 5 et 6 ans, il m'a été indiqué qu'elle mettait en évidence « une régression globale au niveau des compétences », phénomène qualifié de « normal…et qui se poursuivrait jusqu'à l'université... »(sic) ! Pour illustrer cette tendance, Monsieur l'Inspecteur fait le constat suivant : « alors qu'à trois ans l'enfant est capable de donner ses nom et prénom, à cinq ans il ne connaît plus son nom… ». Il précise aussitôt qu'il a donné des « instructions aux enseignants pour qu'ils exigent des enfants de donner systématiquement leurs nom et prénom ». Au vu des résultats de cette enquête, Monsieur l'Inspecteur a par ailleurs formulé devant moi « les plus vives réserves » sur la pré scolarisation à 2 ans dans le contexte réunionnais. Je lui ai aussitôt fait remarquer cette « contradiction » avec les priorités académiques.
Au cours de cet entretien qui a duré plus d'une heure, d'autres informations m'ont également été « présentées »: le collaborateur de Monsieur l'Inspecteur m'a en effet montré, sans que je puisse les tenir en mains propres, des graphiques et diagrammes établissant clairement qu'il ne s'agit pas d'une « simple évaluation permettant de mieux connaître les enfants » comme l'a affirmé sur Télé Réunion, le 19 novembre dernier, Monsieur l'Inspecteur Adjoint d'Académie.
Faute de pouvoir consigner ces diverses informations, j'ai donc demandé à Monsieur l'I.E.N de Saint Louis s'il accepterait de nous communiquer le protocole et les résultats de cette enquête et ce d'autant plus qu'elle ne comportait aucune information nominative. Après son refus, j'ai à nouveau contacté téléphoniquement son secrétariat pour solliciter une audience pour une délégation composée du Président de l'Association des parents d'élèves de Saint Louis à laquelle j'appartiens et du Président de la section de la Ligue des droits de l'Homme de Saint Pierre. Il m'a été indiqué que toute demande d'informations concernant ce dossier devait désormais vous être adressée.
C'est pour cela que j'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir porter à la connaissance des parents d'élèves et des acteurs éducatifs des établissements concernés, par les moyens que vous jugerez les plus appropriés, les résultats et enseignements de cette enquête. Il va sans dire que notre Mouvman, qui compte parmi ses membres des techniciens travaillant en étroite collaboration avec des experts européens, souhaiterait également être destinataire de ladite enquête.
Pour le MRICR/MRLKR,
le Président, Mickaël Crochet
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