Pâques, saison des tangues et des guêpes .
Si vous êtes citadin et que l'univers qui vous conditionne vous pousse à consommer du chocolat à Pâques, sachez que cette période est très riche pour la gastronomie réunionnaise traditionnelle. C'est la saison des caris de tangues(1)et des fritures et rougay de guêpes .




Entretenir ses colonies de guèpes
Quand les guêpes "sortent", en octobre, les mères fondatrices commencent à construire le nid. Lorsque la colonisation du nid est établie (quelques alvéoles et deux ou trois mères), on attend que les guêpes soient absentes pour fixer le nid sur un support amovible. On repère un endroit où la colonie pourra travailler toute la saison. Puis, par une nuit sans lune, on déménage avec précaution le nid avec toutes les guêpes qui constituent la colonie. La période de prélèvement se situe entre le 15 mars et le 15 avril. mais il faut être attentif. Quand les premières alvéoles commencent à être refermées , on enfume le nid.

Clin d'oeil aux historiens et ethnologues:
Appréciées par les Réunionnais pour leur finesse, les préparations culinaires à base de tangues et de guêpes sont consommées sans modération pendant la période de carème catholique. La chair de tangue est même considérée, dans certaines régions, comme consommable le Vendredi Saint. Comment interpréter cette contradiction chez une population pour laquelle le jeune et l'abstinence religieux ne sont pas un vain mot? A partir de quels acquis idéologiques, de quels vécus cultuels et culturels sont nées ces pratiques spécifiques?
1) Le tang (kréol),tangue, tenrec (français), du malgache tàndrake, nom scientifique Centetes ecaudatus, est un mammifère insectivore originaire de Madagascar
2) La guèpe est un insecte de l'ordre des Hyménoptères
En mettant en ligne le petit enregistrement ci-contre, nous avons voulu mettre en évidence les contradictions dans lesquelles s'enferrent ceux qui, sous prétexte de régenter arbitrairement des pratiques traditionnelles réunionnaises prétendues nocives à l'environ-nement, gèrent les questions de façon technocratique.
Il faut rappeler que traditionnellement, la saison de chasse aux tangues se situait entre la fin mars et le début de la deuxième quinzaine d'avril, quand, la saison de reproduction terminée et les portées sauvées, le gibier, ayant fait ses réserves de graisse, allait entrer en hibernation.
Avec la folklorisation des pratiques culturelles (fête du tangue), la demande en consommation de ce gibier a pris un essor qui n'a échappé ni à ceux qui pensaient pouvoir en tirer un revenu confortable, ni les institutionnels qui y ont trouvé une source de rentrées d'argent pour l'Etat.
Le principe pour les autorités étant d'habiller leurs décisions d'un masque de vertu, la réglementation de la chasse au tangue s'est parée du prétexte de la préservation de l'espèce. On ne peut donc qu'être étonné de voir que cette année, la chasse au tangue ait été officiellement déclarée ouverte le 16 février.
Or, comme le montre le film ci-dessus, réalisé deux jours avant cette date, les portées n'ont pas encore été toutes sevrées. Ceci fait que la mère et les petits sont très vulnérables car leur territoire est réduit ...
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