"la Réunion et le café" de Marc Rivière, "cent plantes endémiques et indigènes" de Raymond Lucas et "Candide et l'Ancien Puits" de Roger Théodora sortent des sentiers battus de l'édition réunionnaise: ne s'inscrivant pas dans la tradition du financement subventionné de ce genre d'ouvrage, ils se caractérisent par l'entière liberté d'expression de leurs auteurs.
En ouvrant un débat sur le café pointu, le premier auteur n'a pas fini de semer la panique au CIRAD, organisme de recherche chargé par la Région de la mise en place du plan de relance du café.
En faisant le bilan objectif de l'action d'une petite association sans ressources autres que les cotisations de ses adhérents et en signalant l'existence de plantes non répertoriées, le deuxième incite le lecteur à porter un jugement sévère sur l'inefficacité d'organismes à gros budgets, tel le conservatoire de Mascarin.
Le troisième, par une relecture rigoureuse de ce qui a été dit du sud-ouest de l’Océan Indien, met en évidence la rémanence de l’idéologie coloniale dans la relation des intellectuels de son île avec l’histoire. Il pointe du doigt le déni archéologique officiel qui a contribué à effacer des traces de la période pré européenne dans les Mascareignes.
Le plus édifiant dans l’affaire c’est que les trois auteurs (80, 69 et 66 ans) ne sont pas des universitaires ou techniciens produits par la système scolaire et universitaire de la départementalisation, mais des hommes dont les annales locales ne signalent pas la présence dans le gotha intellectuel des quarante dernières années .
Serait-ce une incitation à une université maron ? Hé, Hé !

"La Réunion et le café" arrive à point nommé pour nous rappeler que notre île porte encore, au fond des vieilles cours, la trace vivace de ce fait de civilisation et qu'elle est la terre d'origine de la plus prestigieuse souche de café : le pointu, redécouvert par des gourmets venus du bout du monde.
Il ne faut pas pour autant croire que l'auteur a voulu entraîner le lecteur dans la voie de la nostalgie.
Sa vision de la question est pragmatique et prospective:
- Pragmatique parce que la maîtrise des techniques n'est pas chez lui un simple acquis livresque mais aussi le fruit de l'observation et de l'expérimentation;
- Prospective parce que cette connaissance pointue de tout ce qui a trait au café se double d'un questionnement sur l'engouement actuel pour la relance de cette culture...
Marc RIVIERE, La Réunion et le café, 96 pages, Azalées éditions, 2ème semestre 2006,ISBN: 2-915923-25-6 , 18 €, en vente dans les librairies de la Réunion, vente en ligne chez livranoo
En 1989, trois botanistes s'inquiétaient de l'avenir d'une quarantaine d'espèces endémiques et indigènes de la Réunion. Aujourd'hui, près de vingt ans après, " Cent plantes en-démiques et indigènes de la Réunion " vient faire le bilan des actions entreprises pour la sauvegarde de ces plantes et du rôle joué par les uns et par les autres.
Pointant du doigt les atteintes portées à cette flore et les responsabilités réelles, l'auteur souligne les deux volets d'un paradoxe majeur :
- d'un côté, le rôle ambigu de décideurs sous la pression de la société de consommation, de l'économie marchande et les lubies de certains technocrates;
- de l'autre, l'implication de la population dans la sauvegarde des espèces endémiques par leur dissémination à l'envi dans les jardins et fonds de cours.
Ajouté à celà, l'attachement viscéral de l'auteur pour les références identitaires contenues dans les plantes de son île donne à l'ouvrage une force et une saveur qui ne sauraient laisser le lecteur insensible.
Raymond LUCAS , cent plantes endémiques et indigèns de la Réunion ,206 pages,Azalées éditions, 2ème semestre 2006, .ISBN: 2-915923-28-0 , 23 €, en vente dans les librairies de la Réunion, vente en ligne chez livranoo
Voilà des terres de l’Océan Indien qui ne sont habitées que depuis trois cent quarante ans, alors que l’exploration de cet océan a commencé il y a plus de cinq mille ans, bien avant la naissance des peuples marins de la Méditerranée.
Voilà, enfin, que l’installation définitive des hommes aux Mascareignes ne s’est faite à l’initiative d’aucun peuple riverain de l’Océan In­dien, mais d’hommes venus des antipodes.
Après avoir, pendant longtemps, inlassablement fouiné dans les témoignages, recueilli des indices parfois surprenants, mais aussi analysé les stigmates de la colonisation dans la relation des intellectuels avec l’histoire, l’auteur s’est décidé à inviter le lecteur à partager une relecture originale du passé lointain de son île, des îles sœurs et de cette Mare obscurum des anciens qu’il nomme dans le livre « le Grand Océan ». Lire des extraits

Roger THEODORA, Candide et l'Ancien Puits ,512 pages, Azalées éditions, 2ème semestre 2006, . ............... ISBN: 2-915923-36-1 , 26€, en vente dans les librairies de la Réunion, vente en ligne chez livranoo

Trois livres, autant de pavés dans la mare.
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  Ne s'inscrivant pas dans la tradition du financement subventionné de ce genre d'ouvrage, ces trois livres se caractérisent par l'entière liberté d'expression de leurs auteurs.  
         
 
 
   
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